Coup de coeur et opération difficile…

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Convalescence

 

Cela peut paraître impudique mais voilà que me prend l’ envie de raconter. Ecriture et catharsis font bon ménage… J’ai en effet plus de nouveautés dans ma tête que je n’en ai vraiment produit (je veux parler des oeuvres dont il est généralement question dans ce blog) . Je rentre de l’hôpital où les médecins ont brûlé un bout de mon cœur, un morceau dérangeant, le faisant battre trop vite. Court circuits, courant déphasé, un peu speed ou trop mou. L’essentiel est d’avancer à rythme constant : telle est la devise du cardiologue, et telle sera la mienne désormais. C’était une ablation par radiofréquence, intervention médicale qui sert à corriger l’arythmie, c’est-à-dire un rythme cardiaque irrégulier. J’ai eu peur que le chirurgien ne me pète un câble avec son brin d’autorité technologique et ses tirs de mitraillette au coeur de la centrale… en réfléchissant un peu je me dis qu’il a plutôt victorieusement réparé ce que d’autres m’avaient aider à casser.

C’est bon. Ouf, je vais bien. Mais depuis, bien que calme et heureuse, je suis en convalescence, calée dans le canapé de mon salon. Je porte pour la première fois de ma vie des bas de contention (…), je me love sous une couverture et regarde à travers la fenêtre ce mois de mars exécrable. Il pleut, il neige. Je regarde aussi la TV non-stop (Arte, génial) entre une sieste et un article de presse. Repos, les travaux de mes élèves sont évalués, mes tableaux 2013 sont arrivés (et à peine déballés). Excepté pour la commande de Montpellier, je ne suis toujours pas sortie de mon sujet habituel : la nature, je veux dire « Nature » dans ce qui nous est donné au départ.

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Nature 

Je continue à représenter des êtres nus et seuls, sans aucun rapport au travail et sans aucun lien social, détachés et éloignés des représentations idéologiques. Ce qui les range à mon goût dans un espace universel et « naturel » est la composition sur fond blanc : rien autour ne les présente mieux que le vide, loin de l’héritage social qui souvent les rend inégaux. Ils sont peints et « dépeints » sur une page blanche, « seuls avec leur conscience ». Ce ne sont pas des personnes mais des êtres. Dans cet ordre naturel et permanent, il y a aussi les fleurs et les paysages. En absence de contacts normaux avec mes semblables, en ce moment sur mon canapé, je me glisse la plupart du temps dans mon être biologique sans grand potentiel et dans « un état de nature ». Pourtant, en ces jours de « captivité », je m’aperçois plus que jamais que c’est notre culture qui nous élève et nous empêche de nous abaisser en dessous de notre condition d’homme.
Ou que je tourne la tête dans le salon, je vois les catalogues d’art que j’ai acheté au bras de mon chéri dans les boutiques des musées que j’ai frénétiquement visité avant cet évènement dont je viens de vous parler et qui me tient alitée. Nous avons vu ensemble toutes les expos artistiques accessibles dans le mois avant cette intervention terrifiante; je me comportais comme un condamné à mort dégustant son dernier repas avant la chaise électrique : Philippe Cognée et Giacometti au Musée de Grenoble, « Les Alpes de Doisneau » au Musée de l’Evêché de Grenoble, « le néo-pop Anselm Reyle au «Magasin» Centre National d’Art Contemporain de Grenoble (voir absolument les Mystic Silver !) , les classiques Casa Batlo, Parc Guëll, Sagrada Familia de Gaudi, la fondation Miro, à Barcelone, Cécile à Massana , l’atelier de Javier Mariscal, la biennale du Design à St Etienne avec son thème «L’empathie ou l’expérience de l’autre».

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