Micro-édition papier : série à afficher sur une cimaise à câble
Décembre est là et la boutique au rez-de-chaussée du Belvédère est ouverte pendant que le marché de la place bat aussi son plein avec les créations locales et gourmandes. Nous sommes une poignée d’artistes-artisans à huit clos pour deux week-ends consécutifs bien remplis. J’expose et propose des impressions papiers sous l’étiquette « Bon esprit » petite marque personnelle que j’ai créé et que je partage avec Hélène B. exerçant à Biarritz, elle au sud-ouest, moi au sud-est.

Chaque dessin et impression en poster papier (petit format 30 x 40 cm et grand format 50 x 70 cm) ou sur les tôles d’aluminium existent chacun en une dizaine d’exemplaires au grand maximum. Chaque tirage est presque unique comparé au flot d’images que notre regard croise chaque jour, produit en quantité industrielle. Je publie peu pour ne pas banaliser et ne désire pas faire circuler mes dessins sur les réseaux; j’aime les montrer une fois par an, pour cette sortie annuelle qui donne du sens à ma pratique.
L’automne aux Lacs fourchus, la montée de l’Infernet, le plateau de l’Arsèle, la ligne de crête, le lac Robert, les chemins des 5 cabanes, Les 4 Seigneurs : des séries de croquis au feutre fin et des panoramiques
La montagne se décline verticale, horizontale, en plan lointain ou rapproché, cadrée ou recadrée, au gré des saisons… mais avec la même palette. J’ai opté pour la vision panoramique; comme un photographe changerait d’objectif, j’ai changé mes point de vue et ouvert mon champ de vision. Par de nombreux dessins qui s’assemblent et de nombreux scanners dimensionnés en multiples formats, encore cadrés et recadrés, j’ai formé des séries. Ils s’assemblent comme un puzzle ou un patchwork. Présentées en diptyque ou triptyque (2 ou 3 tableaux) l’affichage peut suggérer la continuité du paysage (dessiné dans le temps de la balade, en « tronçons », à chaque arrêt, à chaque station que les promeneurs peuvent reconnaitre pour s’y être eux-même arrêtés). Les dessins peuvent être assemblés plus aléatoirement, et plus nombreux en grappe déstructurée mais cependant coordonnée. L’affichage au bout des câbles d’une cimaise permet d’obtenir un mur d’image plus abstrait.



Pour la boutique 2025, j’ai projeté de réaliser de nouveaux grands formats panoramiques sur de la tôle d’aluminium, bandeaux horizontaux ou kakémonos. Les plus grands seront faits comme d’habitude sur commande et sur mesure, à partir de cette ensemble existant de variantes. Tourner autour de la pointe d’un compas ! Toutes les variantes me permettent d’approfondir à partir d’une sélection de l’année, et d’échapper à la routine. Je me suis permise de photographier la visiteuse ci-dessous, en train de choisir une présentation multi-format sur papier, sorte de panoramique en 3 morceaux mélangeant petits et grands posters. Dans ce cas précis, l’utilisation d’une cimaise à tableaux sans trou avec des câbles tendus lui permettra de changer ou switcher les images à loisirs. Les encadrements nécessaires pour du 30 x 40 cm et 50 x 70 cm sont standard. Elle trouvera pléthore d’encadrements à son goût dans les commerces de décoration et de beaux-arts. Je remercie au passage le Service Culturel de la Ville pour le grand et large plan de travail horizontal mis à disposition pendant l’exposition, sans lequel nous n’aurions pas pu manipuler, trier, fouiller, chiner dans tous ces dessins !






Less is more : un an, une trousse, un bloc de papier aquarelle
J’inscris maintenant ma pratique très ritualisée dans un rythme très particulier. Je ne cherche plus à participer à de multiples expositions ou vente de créateurs car je crois avoir bien rouler ma bosse. Ce sont de simples croquis, nécessitant de moins en moins de matériel. Le maximum que peut contenir ma vieille petite trousse conservée depuis mes études. J’espère d’ailleurs ne jamais l’égarer quelque part dans la rue ou sur le bord d’un rocher. Ma trousse minimaliste se compose de feutres noirs, du plus fin 0,2 à 1 pour la pointe, permanents (qui résiste à l’eau) et ne s’effaçant pas. Je ne m’offre le choix d’aucun repentir. Les loupés peuvent simplement partir à la poubelle, ce qui en soi n’est pas grave. Quelques minutes sont réservées à ne retenir que l’essentiel, avec toutes les déformations (malformations pensent certains) que je ne considère pas comme du mauvais dessin ou dessin bâclé mais comme le résultat de mon geste.
Dessin d’observation et captation

L’affect et l’émotion, l’analyse et l’observation, la concentration et la rapidité d’exécution sont sollicités dans l’exercice du croquis rapide; le premier dessin de la journée est maladroit. Question représentation, je ne boude rien et peu importe si mes sujets ne sont pas neufs. Ce ne sont que des relevés et je « fonce » pour capter l’essentiel et m’empêcher de trop penser. Il faut savoir sortir de sa zone de confort, de son espace de sécurité. Le dessin d’après photo que je ne pratique jamais, demande lui d’accepter la dictée du cadrage, les proportions imposées par les bords de l’image, les choix formels du photographe. Difficile de décoder le relief quand le modèle est une image plate. Et le détail et la technique lente domine la création d’après photo…précise et soignée.

Rencontres annuelles










