Avec le printemps et sa lumière pure, les couleurs fraîchement passées des façades des immeubles, les murs d’intérieur aux couleurs bonbons vont pouvoir s’exprimer. Nous avons hâte de faire le déplacement pour voir ce printemps l’aménagement fini à Castelnau-le-Lez, Vendargues et Sète.
Dans les vues 3D ci-jointes, nous pouvons voir que les peintures sur tôles jouent pleinement le rôle que joueraient des peintures sur toiles montées sur un chassis classique, peintes avec nos bons pinceaux et nos traditionnels tubes de gouaches, acryliques ou huiles. Simplement, un hall d’entrée d’un immeuble n’est pas une cimaise de musée ni un mur dans un appartement privé. Le choix d’une oeuvre originale au rendu sensible sur un support solide en aluminium, pouvant se placer à l’intérieur ou à l’extérieur, rend possible le lien avec un public plus nombreux, plus large, pas toujours aussi averti que dans un espace muséal. Les mains d’un petit enfant en poussette ou la main curieuse de quelqu’un qui veut toucher, voilà la rencontre aussi à laquelle se destine cette oeuvre posée là dans la limite délicate entre espace public et espace privé.
La rue n’est qu’à un pas. Une image de plus, pourtant ce n’est pas une publicité ni de la décoration au kilomètre que l’on peut se procurer et voir partout. La peinture elle-même porte des annotations personnelles écrites à la mine de plomb, « brutes », renvoyant au contexte d’élaboration du dessin (date du dessin, lieu, signature). J’ai posé là en effet une petit partie de mon carnet de route et de ma vie, au croisement d’ un couloir et d’un ascenseur, entre un bureau et un escalier. Une écriture personnelle « à l’ancienne » comme sur un parchemin ou comme un dessin croqué sur un bout de nappe en papier… Une note d’humeur, d’humour, de vie, une marque d’attention dédiée à un lieu et à son nom, à son histoire et par extension, à ses habitants. Personnaliser « Les anémones », « Lou bigos ». Baptiser aussi les halls : le hall jaune, le hall rouge.
Habiter en effet ce n’est pas seulement se loger, c’est investir l’espace dans lequel on vit déjà, par les gestes, par le corps, son déplacement, son comportement, par le regard. Ces oeuvres seront offerts au regard dans un quotidien répétitf. Espérons que chacun s’attachera un peu à ces dessins, que les yeux finiront le dessin. Y trouveront de nouvelles formes, de nouvelles tâches, sauront observer de nouveaux traits. Tout notre monde est ainsi fait : de figures, de fonds, de formes, de couleurs et de traits, d’ombre et de lumière. Libre et s’offrant aux yeux de ceux sachant l’observer. L’apprécier.